C’était tout l’enjeu de la commission Personnes Agées/Personnes Handicapées de l’ADC organisée en distancielle le 19 avril dernier.

 

Objet de la commission : Chacun de nous peut être confronté à de nouveaux défis et opportunités dans l’accueil des personnes handicapées vieillissantes au sein des EHPAD. Il est temps d’explorer comment nous pouvons répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées vieillissantes et d’examiner les moyens par lesquels nous pouvons adapter nos pratiques pour offrir un soutien optimal à ce public.

Définitions et appuis juridiques abordés au cours de la réunion : L’entrée en maison de retraite se fait souvent en moyenne vers les 85/90 ans. Cet âge correspond au 4ème âge soit des personnes très âgées (au-delà de 80 ans), le plus souvent isolées et dont la santé se dégrade vers la dépendance.

Il apparait qu’une personne handicapée n’est pas considérée comme vieillissante à partir du seul critère de l’âge notamment parce qu’une personne en situation de handicap est affectée de manière plus précoce qu’une personne lambda par les effets du vieillissement.

D’autres critères sont pris en compte : la fatigabilité, l’apparition de pathologies nouvelles qui s’ajoutent au handicap mental.

Or, la distinction entre l’altération de l’état de la personne en situation de handicap, due à l’évolution de ses pathologies liées au handicap mental, et les effets du vieillissement peut être ténue.

–=> Complexité d’appréhension de la notion.

+ scission existante au niveau national des 2 catégories : les personnes handicapées et les personnes âgées.

La loi Prestation Spécifique Dépendance dite « loi PSD » de 1997 désignait les personnes âgées handicapées comme « personnes âgées dépendantes ». Une fois l’âge de 60 ans atteint, les personnes handicapées étaient considérées au niveau institutionnel comme personnes dépendantes alors même qu’elles pouvaient ne pas présenter de signes particuliers de dépendances.

L’article 13 de la loi Handicap du 11 février 2005 souhaitait une convergence des 2 secteurs.

Quelques chiffres en France : Augmentation constante de l’espérance de vie. Accroissement du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans. Projection démographique : le taux de personnes âgées de plus de 80 ans sera 2X plus élevé en 2070.

Propositions – expériences : Le débat a porté sur les expériences permettant de rapprocher les secteurs PA et PH, et donc les accueils futurs de personnes en situation de handicap âgées :

accueil temporaire, pensé comme une période d’immersion – facilité depuis 2022 en sortie d’hospitalisation (30 jours) – difficultés possibles pour le foyer PH porteur qui perd des journées et donc du financement, sans alternative possible.

accueil de jour – frein possible sur le financement là encore quand les personnes sont accueillies initialement en foyer de vie – évolution des règlements d’Aide Sociale pour permettre des temps d’expérimentation pour la personne, les professionnels, des passerelles.

– temps d’animation en commun.

– sollicitation des Centres de Ressources Territoriaux (CRT) – alternative entre le domicile (ou le foyer ?) et l’EHPAD – missions d’appui aux professionnels, d’accompagnement renforcé pour les personnes âgées en perte d’autonomie – dispositif récent d’avril 2022, mais avec des applications très diversifiées d’un département à l’autre.

– Ne pas oublier la rencontre des professionnels sur site directement, la personnalisation et la visualisation du parcours passent par là.

– mise en commun des difficultés de réorientation des sujets âgés, entre le secteur PH et le secteur de la psychiatrie, pour rendre visible les besoins et penser la création d’équipe mobile de soutien auprès des EHPAD.

L’évolution des regards des professionnels sera nécessaire ; l’angle de vue est aujourd’hui très différent, entre le soin et l’éducatif, et notamment sur le handicap mental. Cela est d’autant plus vrai lorsque les EHPAD ont des listes d’attente conséquentes, avec des process d’admission prenant déjà en compte les rapprochements familiaux et donc éloignant un peu plus les accueils par les voies classiques de VIA TRAJECTOIRE.

L’évolution ne sera possible que par une forte volonté de tous les acteurs, ARS et CD notamment sur le volet financier.

Il y a encore du chemin à parcourir mais les envies et déterminations existent. Les cadres de direction doivent montrer le chemin et proposer les passerelles possibles.

Remerciements à Richard RIBIERE, adhérent ADC ARA et directeur d’un pôle gérontologie dans l’Ain, pour avoir rendu possible cette commission PA/PH et tout particulièrement au Dr Pascale AUBRY, médecin coordonnateur en EHPAD.

 

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